La belle histoire d'Élodie Sauvage

Lorsque j’étais enfant, on me disait souvent d’arrêter de lire, parce que l’heure était passée et qu’il fallait bien dormir. En grandissant, le discours a sensiblement changé pour devenir « arrête d’écrire » ! Bien sûr, j’ai dû m’interrompre bien des fois, laissant la vie « travailler ». Un mariage, trois déménagements, une activité professionnelle en freelance et deux enfants plus tard, je me suis pourtant remise à écrire. Jamais tous les jours, parfois deux semaines par an, mais avec la charge mentale de parvenir à la fin de mon histoire. Ma seule routine ? M’enfermer dans une bulle de son, pour retrouver la partition de mon roman. Écrire en musique pour retrouver le rythme et l’émotion des personnages qui me sont chers.

Je me suis souvent demandé à quoi auraient ressemblés Les Oiseaux de passage sans ces pauses imposées. Les personnages auraient-ils pu évoluer de la même façon si j’avais déroulé leur destin sans les laisser respirer ? Mes pensées auraient-elles mûri de la même façon ? Au fil de l’écriture, mon canevas s’est étoffé… Tirant le fil de nouvelles intrigues, nouant de nouveaux enjeux, rajoutant de la profondeur aux lignes secondaires. Certains personnages, que je pensais être de lointains satellites, ont finalement pris autant de couches qu’un oignon !

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‍Parfois, se laisser vivre est un exercice nécessaire pour avoir suffisamment de matière pour écrire…

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Parvenue à la fin de cet exercice solitaire, j’ai souhaité recueillir des avis pertinents… Et parmi ceux-ci, celui d’une éditrice, via la plateforme Édith & Nous. Sans contact dans l’édition, cette mise en relation était inespérée. Les points forts et les points de vigilance soulevés à l’oral, puis les premières pages annotées au terme de l’atelier Incipit m’ont donné l’élan nécessaire pour entamer le retravail. À chaque nouvelle version déposée, j’ai estimé ma chance de pouvoir retravailler sans cesse, sans risquer qu’un éditeur ne tombe sur un texte obsolète. Puisque rien n’est définitif sur la plateforme, j’ai pu tester de nouveaux synopsis et résumés jusqu’à trouver la bonne combinaison.

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‍Qu’elle s’ouvre ou non pour moi, avec Édith & Nous, je savais au moins où était la porte !

Un jour de pluie, alors que j’étais en visite à Paris, j’ai découvert un premier message envoyé par les éditions Bernard Lavigne, suivi quelques jours plus tard d’une visio-conférence. Le contact passe très bien, et seul le doute de pouvoir éditer le roman en un seul tome plane encore. Au bout de quelques semaines, le miracle se produit. Les Oiseaux de passage pourront être publiés en un seul tome, grâce au format semi-poche ! Épaulée par une équipe enthousiaste, bienveillante et efficace, je me lance dans les multiples relectures… Habituée à retravailler par mon métier de concepteur-rédacteur publicitaire, je ne veux rien laisser au hasard. Je lis et je relis maintes fois, quitte à connaître les 318 pages en police 10,5 sur le bout des doigts ! Un jour, j’ai fait mienne cette devise : « S’il y a un doute, il n’y a plus de doute », alors quand il s’agit de trancher sur la couverture ou la présentation, j’assume mes convictions jusqu’à être fière de l’objet qui va paraître.

Une fois le premier exemplaire arrivé entre mes mains, c’est le début d’un autre travail. Un apprentissage perpétuel pour savoir comment bien promouvoir son livre. Parler de son roman en trois lignes, trois minutes, dix minutes… Personnaliser une dédicace sans brouillon, apprivoiser Instagram avec la création de mon compte @elodie_sauvage_auteur. Au départ, j’ai eu beaucoup de mal à croire en la sincérité des compliments… Et puis, un jour, une inconnue m’a fait lâcher prise en me disant qu’elle avait été enchantée de sa lecture, alors que, sur le papier, rien ne lui plaisait dans le livre qu’on lui avait offert. Autant de franchise ne pouvait me faire plus plaisir !

Moins de trois mois après la publication, j’ai appris beaucoup et rencontré un petit monde qui ne fait que s’agrandir. Des auteurs, des journalistes, des éditeurs, des lecteurs, ou des bibliothécaires, tous heureux de prolonger la discussion.  Le défi est maintenant ailleurs… Convaincre les libraires d’ouvrir leur porte et leur cœur à une auteure qui n’a pas encore de nom ! Et si c’était ça, la naissance d’un roman ? Un roller-coaster embarquant son auteur dans le grand huit des émotions. Enthousiasme, déception, fierté, frustration, joie… Pris dans cet engrenage, il faut tenir le cap et accepter de travailler encore et encore pour franchir chaque étape.

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‍Le manque de chance est quelque chose que l’on s’invente pour se trouver mille et une excuses de ne pas y arriver…

Finalement, qu’est-ce qui a changé depuis l’envoi de mon texte sur la plateforme ? Le plus fondamental… Je sais désormais que tout est possible, à condition de s’offrir le temps d’écrire et de ne pas compter ses heures. Toute cette aventure ayant fait mûrir ma démarche, je pense désormais l’écriture comme un travail à part entière et non plus comme un loisir à temps perdu. Depuis la parution des Oiseaux de passage et les avis positifs reçus, j’ai pris confiance en ma capacité à construire des histoires et à les porter jusqu’au bout. J’ai appris à professionnaliser la présentation de mes projets et à me faire confiance.

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Dans Les Oiseaux de passage, des femmes ordinaires se battent pour ce en quoi elles croient… Alors pourquoi pas moi ?

Ce changement de dynamique ayant permis de réaligner les étoiles, j’ai reçu depuis de belles promesses, avec un projet de podcasts jeunesse diffusé à la radio dès la rentrée, et la validation d’un pitch de roman pour les 9-13 ans par une maison d’édition jeunesse.… Affaire à suivre, avant d’écrire une suite aux Oiseaux de passage, et peut-être une romance… au Second Empire !