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Les histoires d'Édith

La belle histoire de Marie Klimis

Par 

Marie Klimis

Le 

Dec 29, 2025

Autrice belge vivant à Londres, Marie est dramaturge et productrice de théâtre. Elle est cofondatrice de la compagnie immersive 27 degrees et directrice artistique de Koro. Elle a publié deux romans, La Maison (2016, Chloé des Lys) et Le Cercle des Professionnels de l’Inutile (2024, La Singulière), lauréat du prix Mon’s Livres.

Le Cercle des Professionnels de l’Inutile, c’est quoi ?

C’est une dystopie racontant l’histoire de Georges Petridis, un immigré grec de 80 ans vivant dans une mégalopole de 20 millions d’habitants où la productivité fait loi. Tout ce qui n’est pas efficace a disparu de l’espace public : plus d’espaces verts, plus d’art, plus de bancs publics, plus de cimetières. La Sécurité sociale y étant également inexistante, Georges est contraint d’enchaîner les emplois précaires pour payer le loyer de son 10 m², alors que son métier d’origine – tailleur d’éponges naturelles – est devenu obsolète. Lors d’une banale journée de travail comme porteur de pancarte publicitaire, il va faire la connaissance de Rosa, qui mène une guérilla jardinière en plantant des coquelicots sur les trottoirs en guise de révolte. Grâce à elle, il découvre le Cercle des Professionnels de l’Inutile, un groupuscule d’anarchistes célébrant la beauté et la nature par des actions poétiques en plein cœur de la ville.

Le Cercle des Professionnels de l'Inutile de Marie Klimis

D’où est venue l’idée ?

Je vis actuellement à Londres, une modeste mégalopole de 9 millions d’habitants, qui concentre à moindre échelle beaucoup des aspects déshumanisés que l’on retrouve dans mon roman : le capitalisme débridé, les caméras omniprésentes, les foules d’anonymes courant à un rythme d’enfer, l’indifférence.

Mon processus d’écriture est assez informel : je pars en général d’une petite graine d’idée, je la plante sur quelques pages [...]

Pourtant, c’est également à Londres que j’ai rencontré mon premier jardinier guérillero, le Pothole Gardener, qui plante des jardins miniatures dans les fissures qu’il trouve sur les trottoirs. La ville possède une scène d’activisme écologique très développée, notamment les actions coups de poing du mouvement Extinction Rebellion, qui avait bloqué l’un des plus grands ponts de la capitale en y plantant un jardin il y a quelques années.

Le roman parle aussi de mon expérience d’immigrée dans une grande ville multiculturelle, des familles d’adoption que l’on se construit, de la complexe notion de « chez soi » et de mes racines – l’île de Georges est celle de mon grand-père, Kalymnos, l’île des pêcheurs d’éponges.

Mon processus d’écriture est assez informel : je pars en général d’une petite graine d’idée, je la plante sur quelques pages, et si elle pousse bien, si l’inspiration fleurit, je suis le fil des lianes d’un récit qui se construit au fur et à mesure de l’écriture. Pour Le Cercle, je n’ai pas élaboré de plan et j’ignorais où l’histoire allait me mener. Je m’inspire souvent de la structure des contes et du réalisme magique latino-américain, où le chemin compte plus que la destination.

Comment s’est faite la rencontre avec Édith & Nous ?

Sans Édith & Nous, je n’aurais jamais rencontré mon éditrice.

Au départ, pour être honnête, j’étais sceptique. Je souhaitais envoyer mon manuscrit à une grande maison d’édition parisienne représentée par Édith & Nous, et j’ai donc créé un compte en ligne, sans en attendre grand-chose. Quelques mois plus tard, un membre du comité de lecture de la plateforme a lu mon manuscrit, qui correspondait à la ligne éditoriale de La Singulière, une jeune maison d’édition spécialisée dans la publication de livres proposant une réflexion sur le lien entre l’homme et l’environnement.

Sans Édith & Nous, je n’aurais jamais rencontré mon éditrice. La maison avait à peine un an et était basée en Bretagne ; peu de choses la prédisposaient donc à publier une auteure belge installée à Londres. Et, en tant qu’auteur, comprendre la ligne éditoriale des différentes maisons d’édition est assez ardu : en représentant un grand nombre de maisons, Édith & Nous permet de créer des liens entre jeunes auteurs et petites (et grandes) structures, ce qui est fantastique.

Comment s’est passé le processus d’édition ?

Une fois le contrat signé, nous avons commencé le travail d’édition. Un véritable parcours du combattant ! Nous avons effectué plusieurs relectures de mon roman pour nettoyer et améliorer le style, le libérer de mes tics d’écriture et de ses nombreuses répétitions (185 occurrences du mot regard !). Un autre point d’attention consistait à affiner le choix des mots, afin que chaque adjectif, chaque description apporte quelque chose au récit, en dise plus sur le monde ou sur les motivations de mes personnages. Ce processus a énormément enrichi mon style, pour ce roman bien sûr, mais aussi pour mon écriture en général.

Personnellement, j’aime beaucoup les salons : le processus d’écriture est un travail très solitaire, c’est donc un bonheur d’aller à la rencontre des lecteurs.

Mon éditrice accorde également un soin particulier au choix des images, au design des couvertures et des outils de promotion. Les romans de La Singulière sont de magnifiques objets, et nous avons pris le temps de choisir l’illustration qui mettrait mon texte en valeur.

Ensuite, une fois le livre publié, reste la partie la plus difficile : la promotion. En tant que jeune auteur publié dans une petite maison, il est essentiel de s’investir personnellement dans la promotion de son ouvrage. Mon livre a été lancé lors du Festival du Livre de Paris en avril ; je me suis également rendue au Festival des Livres d’en Haut (Lille) et au Salon du Livre de Wallonie (Mons). Personnellement, j’aime beaucoup les salons : le processus d’écriture est un travail très solitaire, c’est donc un bonheur d’aller à la rencontre des lecteurs. Bien sûr, ce n’est pas du goût de tous les auteurs : il faut savoir se vendre parmi la foule, le cauchemar de nombreux introvertis.

C’est ainsi que j’ai été sélectionnée, puis que j’ai remporté le Prix Mon’s Livres, décerné au Salon du Livre de Wallonie. Une magnifique récompense, et l’opportunité de me faire connaître des lecteurs et des libraires de mon pays d’origine.

Et après ?

La promotion est loin d’être terminée, et nous planifions déjà de nombreux événements pour 2026.

En parallèle, je commence doucement à plancher sur un nouveau projet de roman. L’an dernier, j’ai assisté à une formation sur la structure narrative (de Raphaël Bischoff, via Édith & Nous), ce qui m’a vraiment aidée à repenser mon processus d’écriture. De quoi inspirer les bonnes résolutions de 2026 et se mettre au travail…

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