La belle histoire de Myse Aulne
Par
Le
L’évidence me happe un jour de brume de mer, au mois d’août.
Cette histoire familiale que me raconte ma mère, qui lui vient de sa propre mère, je dois la transmettre à mon tour à mes enfants.
Mais comment faire ? J’ai une piètre mémoire et aucun talent de conteuse.
Alors, je commence à prendre des notes. Nous établissons un rituel ma mère et moi. Après le repas, le café est corsé, et sacré. C’est le moment idéal pour faire naître les images et les mots. Ma mère raconte et je note. Été après été, elle dit et j’écris. Un carnet, puis deux, puis trois. Je rassemble ainsi une mine d’informations, terreau de mes premières expériences littéraires en Trégor, cette terre granitique aux confins de la Manche où je passe chaque année mes vacances. Là sont mes racines.
Le chemin de l’écriture n’a rien d’évident pour moi : une formation scientifique, un métier prenant, et quatre enfants à élever qui me laissent peu de répit. Pourtant, je grignote du temps par-ci par-là, c’est un voyage au long cours. Après plusieurs années, je le tiens enfin entre les mains, ce premier récit familial. Trois Femmes du Trégor. Un texte à usage purement privé, puisqu’il s’agit des vies de mes arrière-grand-mère, grand-mère, et mère. L’ouvrage, imprimé, rencontre un beau succès familial : au moins vingt lecteurs conquis par cette histoire !
Mais surtout, je découvre le plaisir d’écrire qui ne me lâche plus. Il faut absolument que j’y revienne !
Le chemin de l'écriture n'a rien d'évident pour moi.
En relisant Trois femmes du Trégor, un personnage hors du commun surgit du récit : mon arrière-grand-mère, Catherine, femme libre avant l’heure dans la Bretagne corsetée du XIXe siècle. Une vraie figure romanesque. Elle s’impose d’elle-même comme l’héroïne de ma future création.
Entre-temps, j’ai pris ma retraite et je peux m’atteler à ce projet plus ambitieux. Je passe du récit au roman. Les faits rapportés fidèlement laissent place à la fiction, aux personnages imaginaires, aux paysages rêvés. Mais l’ancrage au réel reste solide, j’y tiens, j’y veille. Et la recherche documentaire, que je craignais rébarbative, me passionne. J’apprends ainsi énormément sur la Bretagne du XIXe siècle, qui porte déjà en elle celle que nous connaissons aujourd’hui.
Toutefois, le roman n’avance que lentement, freiné par la concurrence de mes multiples activités. Mécontente de cette allure d’escargot, je décide d’y consacrer au minimum deux heures chaque matin, quoiqu’il arrive. Je réalise alors que plus j’écris, plus c’est fluide. Un peu comme pour la préparation d’un marathon : on ne peut se dispenser de l’entraînement. Dès le saut du lit, je n’ai plus qu’une hâte : retrouver Catherine, là où je l’ai laissée la veille…
Un jour, au hasard d’un clic, je tombe sur la plateforme Édith & Nous.
Après quelques mois de ce régime, je finalise le texte et le baptise La Goélette du Trégor, avec une triple référence : les bateaux bretons partant pêcher la morue sur les côtes islandaises, les sternes, appelées aussi hirondelles des mers, et le surnom de Catherine dans le roman. Pourrait-il intéresser un éditeur ? J’en doute, ayant en tête le très faible score des ouvrages soumis, finalement édités. Mais mes enfants m’encouragent à tenter ma chance. Je sélectionne donc cinq éditeurs dont la ligne éditoriale me semble correspondre au sujet. Tous me répondent poliment… Non !
Plusieurs mois passent. Un jour, au hasard d’un clic, je tombe sur la plateforme Édith & Nous. Il me semble tout de suite qu’il y a là quelque chose de nouveau : une structure mettant en relation auteurs et éditeurs, par l’intermédiaire d’une plateforme de services, c’est une bonne idée !
Prudente, je teste les propositions d’Édith & Nous sous plusieurs aspects : rendez-vous avec une éditrice, master class… Je lis aussi avec intérêt les conseils d’écriture sous forme d’articles sur le blog. Cela me convainc d’aller plus loin, et d’y consacrer un budget plus important. J’opte alors pour l’atelier Relecture, et cette étape est capitale pour moi. J’ai un retour professionnel, détaillé, mettant en lumière les atouts du texte et les parties à reprendre. Tout est très pertinent. Je retravaille le roman sur cette base, puis je le mets en ligne sur Édith & Nous.
Tout s’enchaîne ensuite très vite. Je constate avec intérêt que les consultations du manuscrit par les éditeurs se multiplient. Une première demande de contact. J’y crois à peine. Et puis une deuxième ! Je tombe des nues... Dans la même semaine, j’ai deux propositions !
La Goélette du Trégor paraît aux éditions Prisma, éditeur avec lequel j’établis d’excellentes relations. J’ai affaire à des personnes très réactives, chaleureuses et passionnées… Un vrai régal !
J'enchaîne ensuite les dédicaces dans les librairies et dans les salons du livre.
Cerise sur le gâteau, La Goélette du Trégor obtient le Prix Femme Actuelle 2024, coup de cœur des lectrices. Je « monte » à Paris recevoir cette distinction. C’est évidemment un grand moment de bonheur et de rencontres avec les personnes de Prisma, d’Édith & Nous, mais aussi avec les autres auteurs récompensés.
J’enchaîne ensuite les dédicaces dans les librairies et dans les salons du livre. Je crains un peu l’exercice : assise sur une chaise une journée entière à guetter le lecteur potentiel ne m’enthousiasme guère. J’ai tort ! Je fais des rencontres humainement très riches. Comme un écho au thème du roman, certains me dévoilent leur propre histoire familiale. C’est touchant et passionnant !
L’accompagnement de Prisma est important à la sortie du livre : articles dans Femme Actuelle et sur les réseaux sociaux, très bonne diffusion sur tous les points de vente. Le roman est repris chez France Loisirs, chez Gabelire (édition en gros caractères), et même en format poche (dans la collection « Terre de Poche » des éditions de Borée). Il vit désormais sa vie !
Après des périodes si intenses, on peut craindre de ressentir une forme de vide, un manque. Pour ma part, je me suis remise très rapidement à écrire un deuxième roman… J’ai retrouvé le plaisir de mes rendez-vous quotidiens avec mes personnages, qui me font découvrir leur vie, leur époque, grâce au travail documentaire qu’ils nécessitent.
Au total, le support d’Édith & Nous, en me donnant une visibilité inespérée, a été déterminant dans l’édition de mon premier roman. C’est donc en totale confiance que je viens de renouveler mon adhésion. Merci à toutes ses équipes de haut niveau, si impliquées !
