La belle histoire de Lili Sélénée
Par
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Quand j’ai commencé à écrire Le Journal magique de Lili, je n’imaginais pas vraiment où ce projet allait me mener. C’était à la fois un défi personnel, une envie viscérale de mettre des mots sur ma pratique de sorcière du quotidien, et une manière de transmettre une magie qui ne se prend pas trop au sérieux, mais qui reste profondément ancrée dans la vie réelle. Aujourd’hui, avec le recul, je réalise que ce livre n’est pas seulement une publication : c’est une étape charnière, un tremplin, et le début d’un chemin éditorial qui a redonné du souffle à mon écriture.
Mon processus n’est pas linéaire — il ressemble plus à une danse qu’à une marche droite.
Écrire a toujours fait partie de ma vie. Depuis l’adolescence, je noircis des carnets, des journaux intimes, des grimoires improvisés. Quand l’idée du Journal magique de Lili est apparue, j’ai choisi de rester fidèle à ce format : un ton intime, direct, parfois sarcastique, parfois tendre, mais toujours sincère.
Mon processus n’est pas linéaire — il ressemble plus à une danse qu’à une marche droite. Je pars souvent d’un ressenti, d’un moment vécu, d’une intuition, que je transforme ensuite en une page de magie quotidienne. Mon mot d’ordre : écrire comme je parle. Je voulais que le lecteur ait l’impression d’entendre une amie lui raconter ses sortilèges de cuisine, ses ratés avec la pleine lune ou ses petits rituels de survie.
Concrètement, j’écrivais surtout tôt le matin, café à la main, quand le monde est encore silencieux. Parfois aussi le soir, après mes rituels. J’ai appris à accepter que l’inspiration ne vient pas toujours quand on la convoque, mais qu’elle surgit souvent quand on vit pleinement. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai tenu à garder l’aspect « journal » : un texte vivant, imparfait, mais vrai.
Édith & Nous a été pour moi une passerelle entre mon univers intime et le monde professionnel de l’édition.
J’ai découvert Édith & Nous presque par hasard, en cherchant une manière concrète de donner une chance à mon manuscrit. Le milieu de l’édition me paraissait opaque, plein de portes fermées. Ce que j’ai trouvé sur la plateforme, c’est une communauté bienveillante et un espace où l’on ose croire que ses mots peuvent rencontrer leurs lecteurs.
J’ai apprécié la simplicité d’utilisation, mais surtout le fait que mon texte puisse être lu par de vrais professionnels du livre. Cela m’a rassurée et motivée : il ne s’agissait plus seulement d’un rêve personnel, mais d’un projet qui pouvait trouver sa place sur le marché éditorial.
Cette expérience a aussi été une forme de mise à nu. Poster un manuscrit, c’est accepter d’être lue, jugée, parfois critiquée. Mais j’y ai vu un rite de passage nécessaire. Édith & Nous a été pour moi une passerelle entre mon univers intime et le monde professionnel de l’édition.
Ce chemin reste fait de doutes [...] mais il est aussi jalonné de petites victoires.
Grâce à Édith & Nous, j’ai eu mes premiers contacts avec la maison d’édition Le Lotus et l’Éléphant. Ce moment reste gravé : l’excitation, la peur de ne pas être « assez », et, finalement, la joie immense de voir que mon manuscrit intéressait une grande maison.
La relation avec mon éditrice s’est construite sur la confiance et le respect de ma voix d’autrice. Je tenais absolument à garder mon ton — ce mélange d’humour, de sarcasme et de sincérité magique — et j’ai eu la chance qu’on me laisse cette liberté. Bien sûr, il y a eu des ajustements, des relectures, des coupes, mais jamais au détriment de l’âme du texte.
Le jour où j’ai signé le contrat reste un souvenir presque irréel : c’était comme voir s’ouvrir une porte que je regardais de loin depuis des années.
La sortie du Journal magique de Lili en mai dernier a changé beaucoup de choses pour moi. D’abord, il y a eu l’émotion de tenir mon livre entre mes mains : un objet réel, avec mon nom sur la couverture. Ensuite, il y a eu les retours des lecteurs. Certains m’ont écrit pour me dire que mon ton les avait libérés, qu’ils se sentaient enfin autorisés à pratiquer une magie simple, décomplexée, accessible. Ces messages restent mes plus beaux cadeaux.
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Depuis, j’ai poursuivi sur cette lancée. J’ai continué à écrire, à travailler sur de nouveaux manuscrits, mais aussi à développer ma boutique ésotérique et mon univers créatif. Cette publication m’a donné la légitimité dont j’avais besoin pour oser : oser publier d’autres projets, oser affirmer ma voix unique, oser parler à une communauté plus large.
Je n’idéalise pas : ce chemin reste fait de doutes, de nuits blanches et de remises en question. Mais il est aussi jalonné de petites victoires, de nouvelles idées et de la certitude que je suis à ma place dans l’écriture.
Si je devais retenir une leçon de cette aventure, ce serait celle-ci : il faut croire en sa voix singulière, même quand elle semble trop différente ou trop décalée. C’est précisément cette différence qui attire l’attention et qui touche les lecteurs.
Édith & Nous a été pour moi un tremplin précieux, Le Lotus et l’Éléphant un partenaire de confiance, et Le Journal magique de Lili un premier pas solide dans ce parcours d’autrice.
Et le chemin, je le sens, ne fait que commencer.