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Conseils édition

Le personal branding ou devenir sa propre marque en tant qu’auteur·rice

Par 

Selena Bernard

Le 

Jul 18, 2022

Séléna Bernard est spécialiste en business et marketing de l’édition ainsi qu'export manager chez Bragelonne. Elle est la fondatrice du bureau montréalais des Éditions Bragelonne et de tous leurs labels (Hauteville, Mangetsu, Big Bang, etc.) et représente ainsi l’éditeur au Québec et dans tous les autres marchés francophones hors France (Belgique, Suisse, DOM-TOM, etc.). Présente auprès de plusieurs auteurs francophones et des auteurs/illustrateurs en devenir, elle propose des ateliers, du coaching, des cours et du speed editing littéraire dans les salons.

Le personal branding ah ! ce mot si tendance que l’on entend partout. Mais qu’est-ce que ce « marketing / marque personnelle » ? Et surtout en quoi ce dernier est-il particulièrement important de nos jours dans l’édition notamment pour les auteurs et les autrices, que vous soyez déjà accomplis ou en devenir ?

La construction de la notoriété d'un.e auteur.rice

Avant d’aller plus loin, j’aimerais te poser une question :

Sais-tu quelle est la maison d’édition de J.K. Rowling, de Dan Brown, Stieg Larsson ou encore de Marc Levy, Guillaume Musso ou Amélie Nothomb ?

« Tu ne les as pas tous ? C’est tout à fait normal ! » ?

La réussite d’un livre, dans le cadre d’un contrat classique d’édition à compte d’éditeur, repose sur le travail en commun entre plusieurs acteur·rices du livre (auteur·rice, éditeur·rice, diffuseur, distributeur, libraires…). Un travail en commun qui a pour base l’œuvre de l’auteur·rice et qui finalement donnera de la notoriété avant tout à ce dernier ou cette dernière. Bien sûr, des maisons d’édition se sont créées une renommée avec le temps et/ou se sont révélées par l’édition d’un gros best-seller, mais pour autant, aux yeux du grand public, c’est le nom de l’auteur ou de l’autrice qu’on retiendra avant tout. La maison d’édition, quant à elle, va gagner en crédibilité par ricochet, mais on achètera davantage une nouvelle parution parce qu’il s’agit de la nouveauté d’un·e auteur·rice en particulier que de la nouveauté d’une maison (excepté pour certains genres et communautés bien spécifiques).

Pour l’autoédition tout repose sur l’auteur·rice et sa communauté. Raison VITALE pour en avoir bien conscience et s’appliquer à construire une image et une communication solides.

Il est donc primordial aujourd’hui de développer sa marque personnelle et de se marketer comme un véritable produit.

Une révolution dans l'influence marketing 2.0 : l'indépendance

En effet, aujourd’hui nous vivons une véritable révolution de l’influence d’un point de vue marketing et promotionnel.

Il fut un temps :

  1. Où l’auteur·rice était dépendant·e de sa maison d’édition pour faire sa promotion.
  2. Cette même maison d’édition qui, elle-même, était dépendante des médias pour faire la promotion d’un titre et d’un·e auteur·rice (à moins de sortir quelques billets pour faire de la publicité si cette dernière avait le budget).

Il y a encore quinze ans on ne passait pas à la télévision comme ça, là où aujourd’hui on peut se développer sur YouTube et monter sa propre communauté, idem pour la radio versus le podcast. Aujourd’hui, l’influence peut se faire de manière PERSONNELLE (tu vois où je veux en venir ? 😉).

Aujourd’hui, un·e auteur·rice peut se créer une notoriété avant même la parution d’un livre, voire avant l’écriture d’un manuscrit. Il ou elle peut se façonner une image et fédérer une communauté avec ses propres moyens. Le digital marketing et les réseaux sociaux sont les formes de communication et de promotion les moins couteuses et les plus efficaces pour se faire connaître par le grand public.

Alors qu'est ce que le personal branding ?

C’est affirmer, avant que nous puissions devenir un produit en tant que tel, sa propre marque. C’est se professionnaliser aussi, car une marque se manage et se gère. Cela demande aussi des réflexions stratégiques et induit de prendre ses responsabilités et de passer soi-même à l’action pour orienter son image.

En fonction de la gestion de cette dernière, celle-ci peut se révéler bénéfique pour se faire connaître, accroître sa popularité, fédérer une communauté et, par extension, gonfler indirectement les ventes des œuvres qui seront publiées sous notre nom. Et comme je le disais tantôt en préambule, ce point est particulièrement important dans un milieu comme l’édition où la notoriété de l’auteur·rice est prépondérante pour créer des best-sellers (ou, en tout cas pour générer des ventes convenables et devenir rentable).

La réalité marketing d'un premier roman qui paraît dans le cadre d'une édition à compte d'éditeur

Pour être tout à fait honnête, je te souhaite sincèrement d’être publié·e par un éditeur si ce n’est pas déjà le cas et si tu souhaites obtenir un contrat d’édition avec une maison d’édition. Mais là où toi tu y verras la consécration de ta vie (et il y a de quoi), la réalité du business de l’édition qui se présentera à toi est que tu ne seras pas forcément la priorité commerciale de ta maison d’édition, au début tout du moins. C’est rarement le cas pour un·e auteur·rice francophone sur un premier roman. Attention, je ne dis pas que l’éditeur·rice ne fera rien et sera indifférent. Si une maison d’édition publie un auteur ou une autrice c’est qu’elle croit en lui·elle et en son potentiel. Si ce n'était pas le cas, la maison d’édition ne prendrait pas le risque financier de le ou la publier. Mais justement parce qu’il y a ce risque financier et que l’édition est aussi une industrie, la maison d’édition – qui se doit d’être rentable comme toute entreprise – investit des budgets différents en fonction des retombées des ventes qu’elle attend.

Le but ici n’est pas de te démotiver, loin de là, mais de te faire comprendre que pour te faire connaître du public avant tout et installer ton identité de marque auprès de ce dernier, tu dois toi-même t’investir et te vendre. Au-delà du lectorat, tu pourrais aussi attirer l’attention de certaines maisons d’édition grâce à cela.

C’est également très pertinent pour l’autoédition où tout repose sur l’auteur·rice et sa communication quand il ou elle passe à l’action et publie son roman.

Il est très difficile pour un·e auteur·rice « mystère » qui n’a ni réseaux sociaux ni sites Web, qui ne participe pas à des salons, etc. d’émerger et de se faire une réputation. Créer des liens et être visible doivent être des priorités pour toi, au même titre que de proposer un bon manuscrit.

Mais comment je fais pour « brander » ma personne ?

Nous ne sommes pas obligé·es de créer une image qui ne nous ressemble pas ou de passer nos journées sur les réseaux sociaux alors que l’on n’aime pas cela. Il y a plein de façons de développer ta visibilité en fonction de ta personnalité. S’abonner et participer à des communautés en ligne peuvent être de bons moyens, par exemple (communauté d’auteur·rices, des genres littéraires, etc.), tout comme rendre visite aux libraires si tu as été publié·e. Et si tu n’aimes pas être vu·e, il y a notamment la possibilité de créer un podcast.

Tu peux dresser une liste de ce que tu aimes faire et de tes qualités, pour ensuite réfléchir à ce que tu aimerais transmettre de toi à ton futur lectorat. En fonction de cela, à toi de regrouper toutes les possibilités (qui n’ont jamais été aussi nombreuses).

Quelques conseils pratiques

  • Prends le temps de te connaître et de savoir s’il y a des choses, sujets ou spécialités qui t’intéressent et que tu pourrais développer pour mettre au point une véritable stratégie de communication.
  • Utilise les bons réseaux sociaux pour faire passer les bons messages à la bonne audience.
  • Crée un site (même sommaire, du moment qu’il fait professionnel). Avoir une vitrine va t’aider – et pour moi c’est un INDISPENSABLE (d’où l’importance du profil Auteur que te propose Édith & Nous).
  • Développe ton réseau et n’hésite pas à aller vers les autres (par exemple les autres auteur·rices).
  • Fais toujours attention à ton image et à tes propos (rien ne s’oublie sur les réseaux, et d’ailleurs je te conseille une petite recherche sur ton nom et prénom sur Internet, tu pourrais être surpris·e).
  • Reste professionnel·le : le personal branding ça passe aussi par l’attitude que tu vas avoir avec tes interlocuteur·rices. Pour les auteur·rices publié·es par des éditeur·rices, cela passe aussi par l’attitude que tu vas avoir avec les employé·es de la maison, ton public en dédicaces, etc. (avoir une image de « diva » ou de « monsieur/madame je sais tout » dans le milieu, par exemple, peut être un gros frein pour une carrière d’écrivain·e). Le personal branding ça passe aussi par tous ces éléments hors public et réseaux sociaux.
  • Dans le cadre d’un contrat d’édition classique, n’hésite pas à engager la conversation avec ton éditeur·rice sur le sujet et de savoir ce qu’il ou elle compte mettre en place pour te promouvoir ainsi que ton titre. Une communication croisée a encore plus d’impact.

En conclusion, tu l’auras compris, le personal branding c’est primordial et j’espère que cet article t’aura aidé à y voir plus clair. Il ne reste plus qu’à s’y mettre 😉. Pour mettre en application tout ce qui a été dit dans l’article, je te renvoie à ma propre promotion pour ma personne (et donc la marque personnelle que je suis). Si tu souhaites en découvrir davantage sur le business de l’édition et le marketing, n’hésite pas à aller t’abonner sur mon Instagram @etsionenparlaitvraiment.

Et toi, quelle va être ta première action pour développer ta marque personnelle ?

Toutes les informations clés de votre parcours d'auteur rassemblées au même endroit.

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