Portrait - Abdelkrim Saifi

« Si j'avais un franc, je retournerais dans mon pays, je quitterais cette maison, cette ville, où on étouffe, on dirait que cela a été fait pour nous préparer à affronter l'enfer. »

Fin février 2022, Abdelkrim Saifi dépose sur Édith & Nous son manuscrit, Si j’avais un franc, et le confie dans le même temps à l’atelier Relecture. Notre conseillère éditoriale annote et analyse le manuscrit, elle en identifie précisément les qualités et les axes d'amélioration. Guidé par ses recommandations, Abdelkrim s'attelle alors au retravail de son texte. Si j’avais un franc, qui avait été lu par plusieurs de nos éditeurs partenaires, est alors présenté à nouveau à Manon Buselli, des éditions Anne Carrière, qui décide rapidement de le publier.

Le livre, un récit bouleversant à l’écriture riche et maîtrisée, sortira en janvier 2023 et sera l’un des événements de la rentrée d’hiver.

Pouvez-vous nous parler du récit que vous publierez en janvier aux éditions Anne Carrière ?

Chaque jour, Yamina pense à son oasis de Biskra, en Algérie, qu’elle a quittée en 1952 pour rejoindre son mari, Korichi, et s’installer dans une ville industrielle du nord de la France. Tandis que Korichi, broyé à l’usine, est empêtré comme les autres dans les affres de l’exil, Yamina, rayonnante même dans l’adversité et le dénuement, élève leurs dix enfants qui grandissent, et s’intègrent malgré les velléités de retour de leurs parents. Et se battent pour avoir une place dans l’ascenseur...
De la guerre d’Algérie aux soubresauts du vingtième siècle, ce livre mêle vie intime et événements politiques, à travers le regard d’un enfant. Cette saga familiale donne voix à ces femmes et ces hommes de l’immigration qui ont fui la misère et la guerre, avec l’espoir d’une autre vie. On suit leur vie, heureuse ou fracassée. Un livre très largement inspiré de la vraie vie...

Quel a été le parcours de votre manuscrit ?

J’ai déposé le texte sur Édith & Nous et j’ai reçu pas mal de marques d’intérêt. Je l’ai envoyé également à quelques éditeurs, et certains m’ont fait des retours très encourageants, mais ces éditeurs étaient un peu perturbés : est-ce un récit, est-ce un roman ? Les éditions Anne Carrière ne se sont pas posé ces questions. J’ai eu un appel et la semaine suivante le contrat était signé.

Vous aviez confié votre manuscrit à l'atelier relecture, l'analyse et les recommandations de notre conseillère éditoriale vous ont-elles aidé à retravailler votre texte ?

Oui, c’était le premier regard extérieur sur le texte et il m’a été précieux. Des longueurs parfois, des ellipses trop longues, des précisions sur les personnages, sur la chronologie, la concordance des temps... Outre une longue analyse littéraire, le texte était émaillé de conseils qui pointaient les choses. Cela m’a aidé à réécrire bien sûr, mais aussi dans la confiance que l'on peut avoir en son livre.

Comment se sont passés les premiers échanges avec votre éditrice ?

Merveilleux ! C’est elle qui m’a passé le premier appel, et ses mots m’ont donné l’envie de travailler avec elle, dans l’heure ! Manon Buselli m’a accompagné avec beaucoup de douceur, de bienveillance, mais aussi en défendant son point de vue quand nous n’étions pas d’accord. Il est certain que le manuscrit a été rendu bien meilleur grâce à son regard. Je souhaite à tous les auteurs d’avoir une éditrice comme elle.

Quelles sont les prochaines étapes avant la parution du livre ?

Mon éditrice m’a proposé un projet de couverture, que j’ai accepté tout de suite, et une quatrième de couverture. Une correctrice a tout revu, et nous en sommes à la relecture finale des épreuves... La maison Anne Carrière soigne ses auteurs, et c’est très rassurant. On ne se sent pas seul au monde. Le livre sera en librairie le 20 janvier. Et là, il vivra sa vie.